Le marché de la gousse vanille madagascar n’est toujours pas au beau fixe actuellement. Si les autorités mettent tout en œuvre pour augmenter la production et redorer l’image de son produit sur le plan international, il semble que les mesures prises n’aient pas été la bonne. Les producteurs craignent la chute du prix, et ce, malgré la mise en place du prix plancher en 2020.
Le prix plancher pour protéger les producteurs
Pour sauver la filière de la gousse de vanille de madagascar sur le marché mondial, il aura fallu aux autorités malgaches d’inciter les producteurs à en faire plus. L’objectif étant d’augmenter le taux d’exportation pour reprendre la première place à l’exportation. C’est justement dans cette optique que le système du « prix plancher » a été mis en place par le président de la République Andry Rajoelina en 2020.
L’objectif était simple : protéger les cultivateurs de vanille en proposant un prix seuil fixe en dessous duquel la gousse de vanille ne serait pas vendue. Cela permet en effet de ne pas subir de plein fouet les variations du prix sur le marché. Un système qui en a réjoui plus d’un, mais qui n’a pas spécialement porté ses fruits.
Madagascar forcé à baisser son prix
Dans un communiqué de presse, le président avoue à demi-mot son échec dans la gestion de la filière gousse vanille madagascar : « Je ne voulais pas faire comme mes prédécesseurs. Mais, les Américains sont les plus grands acheteurs, et ils trouvaient que les marges des Malgaches étaient trop importantes. Cette année, ils n’ont rien acheté, pour forcer les prix à baisser. ». Il continue « ça a été un bras de fer, mais ils ont gagné. J’ai dû me plier à la pression ».
Le système de prix plancher n’a donc pas été respecté pour cette année. Madagascar a dû revoir ses estimations et ses ambitions à la baisse. Une situation qui n’a pas ravi les producteurs. C’est d’autant plus le cas que la mesure a été prise trop tard.
Madagascar a raté la saison 2022-2023
La fin du prix plancher pour la gousse vanille madagascar n’a été officialisée que le 5 mai. Selon les professionnels de la filière, c’était déjà un peu tard. En effet, la saison des exportations touchait déjà presque à sa fin. Même après la réduction du prix du kilo à 250 dollars, les acheteurs internationaux ne s’y sont plus intéressés. Ainsi, les producteurs ont été laissés avec plusieurs tonnes de vanilles sous les bras. Une situation qui ne sera pas sans conséquence pour l’avenir de la filière selon Lucia Ranja-Salvetat, une gérante d’une entreprise d’exploitation de vanille.
En effet, il est à craindre que les producteurs ne puissent plus se lancer dans une nouvelle plantation. Ils préféreront solder le trop-plein de production de cette année.
Une chute du prix qui fait déjà parler d’elle
Sur l’île, la chute du prix de la gousse vanille madagascar fait déjà parler d’elle. Les producteurs bradent le kilo sur le marché national pour minimiser les pertes. Pour autant, ils ne réussiront pas à tout liquider pour autant.
Pour autant, l’initiative du prix plancher promettait bien des choses aux producteurs locaux. Le projet avait un objectif intéressant : évitez une situation similaire que celle de 2003 où, après une forte tension, le prix du kilo avait atteint les 30 dollars en 2005. Cette année, il s’agit de limiter les impacts de l’envolée du prix de 2017-2018 où Madagascar exportait la vanille à 600 euros le kilo.
Le projet de redressement de la filière vanille de Madagascar n’a donc toujours pas porté ses fruits. Ce qui ne met pas en péril l’ambition des autorités. D’autres mesures verront certainement le jour dans les mois et années à venir.